L’anxiété de performance peut être positive ou négative à la performance : elle peut mener à des dépassements de soi impressionnants ou à des contre-performances décevantes. Voici quelques facteurs qui peuvent influencer l’anxiété de performance chez les sportifs et comment cela impacte leurs performances.
Le genre
En contexte de compétition, il y aurait une différence dans le vécu de l’anxiété de performance chez les hommes et les femmes. Les femmes auraient des scores d’anxiété plus hauts (surtout pour l’anxiété cognitive) et vivraient plus de répercussions sur leurs performances (Abrahamsen, Roberts & Pensgaard, 2008; Jones & Cale, 1989; Hanton, Thomas, & Maynard, 2004).
Le type de sport
Les athlètes en sport individuel tendent à avoir une anxiété plus élevée qu’en sport d’équipe. La perception de l’anxiété varie aussi : elle paraît plus menaçante dans les sports individuels (Mellalieu, Hanton & Fletcher, 2006). Cela pourrait s’expliquer par les objectifs de performance des athlètes de sports individuels, alors qu’il y a une composante sociale de plaisir qui s’ajoute aux sports d’équipe (Pluhar, McCracken, Griffith, Christino, Sugimoto & Meehan Iii, 2019).
Le contexte
Sans grande surprise, l’anxiété de performance tend à être plus élevée en compétition qu’en entraînement (Nassib, Mkaouer, Riahi, Wali & Nassib, 2017; Souza & al., 2019). Des clarifications sont toutefois nécessaires, étant donné les contradictions dans les résultats de différentes études. Est-ce que ça affecte l’anxiété cognitive ou seulement l’anxiété somatique? Qu’est-ce qui fait que l’augmentation du stress est bénéfique pour certains compétiteurs et nuisible pour d’autres?
Le niveau
Lorsqu’on observe des athlètes élites, plusieurs études relèvent une anxiété de performance plus faible (Mahoney & Avener, 1977; Martens, Burton, Vealey, Bump & Smith, 1990; Parnabas & Mahamood, 2010). Cela pourrait s’expliquer par leur perception plus favorable de cette anxiété, ainsi que par leur niveau de préparation mentale. À l’inverse, on observe aussi des cas où l’importance du succès, la visibilité et les attentes de la performance élite augmenteraient le niveau d’anxiété (Lane, Terry & Karageorghis, 1995). Au final, la pression et le sentiment d’efficacité personnelle (croire en ses capacités) semblent être des facteurs importants (Nicholls, Polman & Levy, 2010).
Les manifestations de l’anxiété
On peut diviser l’anxiété en deux grandes catégories : l’anxiété cognitive (vécue dans la tête, ex. anticipations) et l’anxiété somatique (vécue dans le corps, ex. fréquence cardiaque). Les études soulèvent un impact négatif plus clair pour l’anxiété cognitive (Chamberlain & Hale, 2007; Filaire & al., 2009; Halvari, 1996; Woodman et Hardy, 2003) que pour l’anxiété somatique. En effet, cette dernière pourrait être reliée à des performances plus élevées (Filaire, Alix, Ferrand & Verger, 2009; McKay, Selig, Carlson & Morris, 1997; Nassib & al., 2017; Papacosta, Nassis & Gleeson, 2016).
La personnalité
La peur de l’échec, dans laquelle l’échec est perçu comme une menace faisant vivre de la honte, de l’embarras, une diminution de l’estime de soi et/ou la peur de décevoir, est associée à une anxiété de performance plus intense, affectant négativement la performance (Conroy, Willow & Metzler, 2002; Correia & Rosado, 2018; Sagar, 2009).
Ainsi, de l’anxiété cognitive pourrait amener la peur d’être jugé négativement, ce qui affecterait négativement la performance. Plus le contexte est perçu comme une menace, plus l’anxiété augmente et plus elle semble handicapante (Mesagno, Harvey & Janelle, 2012; Weber & al., 2018).
Le perfectionnisme, plus spécifiquement les préoccupations perfectionnistes (autocritique, peur de faire des erreurs) pourraient aussi augmenter l’anxiété de performance, étant donné l’impact négatif sur l’estime de soi et les difficultés d’adaptation aux contextes de performance. Par contre, les athlètes qui sont davantage dans la dimension de poursuite de standards perfectionnistes seraient plus adaptés à l’anxiété de performance et auraient une estime de soi plus élevée. Dépendamment de comment est vécu le perfectionnisme chez l’athlète, cela peu plus ou moins influencer négativement sa performance (Stoeber, Otto, Pescheck, Becker & Stoll, 2007; Hamidi & Besharat, 2010; Stoeber & Gaudreau, 2017).
Pour en savoir plus : https://www.erudit.org/fr/revues/rqpsy/2021-v42-n3-rqpsy06621/1084578ar/
La littérature scientifique nous permet de mieux comprendre le phénomène de l'anxiété de performance. À partir de ces connaissances, on peut approfondir les discussions avec les clients pour dégager les facteurs pertinents à chaque cas.
L'hypnose peut ensuite devenir un outil pour la gestion de l'anxiété, mais aussi pour travailler tous les facteurs sous-jacents, comme la peur de l'échec ou le perfectionnisme.