L’anxiété est une émotion normale et vécue par tous les êtres humains. À la base, elle a une fonction de protection. Par contre, dans notre société actuelle, certaines personnes vivront une anxiété envahissante, disproportionnée ou inadéquate. Elle peut d’ailleurs devenir un trouble anxieux et chez certains, elle peut aussi mener à des attaques de panique. Il devient alors pertinent de consulter pour mieux gérer l’anxiété.
Anxiété VS peur
L’anxiété et la peur se chevauchent, mais elles ne sont pas pour autant synonymes. La peur se présente en situation de « menace imminente réelle ou perçue »; elle génère le fameux fight or flight (combattre ou fuir). L’anxiété est plutôt « l’anticipation d’une menace future » (American Psychiatric Association, 2015, p. 237); on peut y réagir en étant prudent ou en faisant de l’évitement.
Classifications de l’anxiété
Étant donné la complexité de ce sentiment, diverses classifications permettent de la décortiquer. Une première classification populaire permet de distinguer l’anxiété somatique de l’anxiété cognitive.
Anxiété somatique | Anxiété cognitive |
Manifestations physiologiques de l’anxiété (ex. augmentation du rythme cardiaque, tensions musculaires, sudation…) | « Sensations subjectives conscientes d’appréhensions et de tensions » (Palazzolo et Arnaud, 2013, p.383) En d’autres mots, ça désigne les pensées anxieuses (ex. ruminations, anticipations, catastrophisation…) |
Une autre classification distingue l’anxiété-trait de l’anxiété-état.
Anxiété-trait | Anxiété-état |
Caractéristique durable qui prédispose l’individu (fait référence au tempérament) | Anxiété variant selon la situation |
Ainsi, certaines personnes sont de nature plus anxieuse. Ajoutons à cela un événement anxiogène comme une évaluation, un changement d’emploi ou une séparation et l’anxiété s’en retrouve alors augmentée.
En hypnose
L’hypnose en soi pouvant procurer un état de calme, sa pratique peut procurer un apaisement de l’anxiété. L’enregistrement des séances devient alors un outil permettant de se replonger dans l’état hypnotique à domicile, selon les besoins.
L’hypnothérapeute pourra faire un plan d’intervention personnalisé selon les manifestations somatiques et cognitives de l’anxiété, les comportements parallèles (ex. se réconforter avec de la nourriture) et les enjeux sous-jacents (ex. difficulté à lâcher-prise).
Des techniques de respiration, comme la cohérence cardiaque, peuvent aussi être apprises. La pratique de la relaxation peut aussi aider à soulager les symptômes physiques de l’anxiété. Plusieurs techniques de relaxation peuvent être explorées pour trouver celle qui vous convient le mieux (ex. relaxation musculaire progressive, technique de relaxation progressive de Jacobson, relaxation supportée par la visualisation…)
L’hypnose est un outil qui peut être jumelé à d’autres consultations : suivi médical avec un médecin et un pharmacien, thérapie avec un psychologue, suivi psychosocial avec un travailleur social ou un psychoéducateur… Une prise en charge multidisciplinaire ne fait qu’augmenter les bénéfices!
Suis-je trop anxieux pour faire de l’hypnose? Dans le milieu clinique, on peut observer deux effets de l’anxiété sur la réponse à l’hypnose :
Dans tous les cas, une démystification de l’hypnose s’avère essentielle. Il faut savoir que l’expérimentation de l’hypnose n’est aucunement obligatoire dans la première rencontre. Il est aussi possible de découvrir l’hypnose progressivement, par exemple en commençant avec des exercices de suggestibilité dans lesquels on reste parfaitement conscient. Dans le cas du deuxième aboutissement, une consultation préalable avec un psychologue peut permettre d’avoir une meilleure compréhension de l’anxiété. Progressivement, il serait alors possible de réessayer l’hypnose pour mieux évaluer la suggestibilité réelle, sans le filtre de l’anxiété. |
Sources :
Palazzolo, J., & Arnaud, J. (2013). Anxiété et performance: de la théorie à la pratique. Annales Médico-psychologiques, 171(6), 382-388. http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2011.09.018
American Psychiatric Association. (2015). DSM-5 - manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.