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  • Photo du rédacteurJoanie Thibault

Définition de l'hypnose

Saviez-vous que…

Un des défis des recherches sur l’hypnose repose sur l’absence de consensus quant à sa définition. En ayant plusieurs définitions de l’hypnose, il devient difficile de comparer les études entre elles. Bien qu’elles ne fassent pas l’objet d’un consensus, il est intéressant d’explorer ces définitions et de les comprendre, tant dans le milieu de la recherche que dans le milieu clinique

« Un état modifié de conscience »

[traduction libre] (Rainville et Price, 2003)

Axe théorique : l’hypnose est un état particulier qu’on pourrait situer sur un continuum entre le conscient et l’inconscient.

Cette définition globale a notamment été proposée par Rainville et Price (2003) suite à leur revue des études phénoménologiques et neurobiologiques sur la conscience. À cela s’ajoutent des dimensions comme la tranquillité d’esprit, l’absorption et un sens altéré de soi.


Un phénomène d’influences

Selon les théories socio-cognitives :

  • L’hypnose ne requiert pas un état modifié de conscience.

  • L’induction hypnotique (procédure initiale visant à induire l'hypnose par la relaxation musculaire, la visualisation ou la fixation d'un objet par exemple) n’est donc pas nécessaire et ne définit pas l’hypnose.

  • L’hypnose est un phénomène influencé par les attentes, les croyances et la compliance du sujet.

(Lynn, Kirsch & Hallquist, 2008)

« Un état de conscience impliquant une concentration de l’attention et une réduction de la conscience périphérique caractérisé par une capacité accrue pour répondre à une suggestion. »

[traduction libre] (Elkins, Barabasz, Council & Spiegel, 2015)

Depuis 2014, cette définition a été adoptée par la Society of Psychological Hypnosis, Division 30 de l’American Psychological Association (APA). L’intégration de la composante de l’attention s’accorde avec les études neuroscientifiques et les nouvelles théories cognitives. Ces dernières intègrent généralement l’attention, la conscience et la dimension sociale (Robin, 2013).


Bien entendu, plusieurs autres définitions et théories existent. Il peut être intéressant de questionner votre thérapeute sur sa définition de l’hypnose et vous interroger sur votre façon de définir votre expérience suite à quelques séances.

 

Pour ma part…

En clinique, j’utilise souvent la définition simple et large, notamment proposée par Rainville et Price : l’hypnose est un état modifié de conscience. Cette définition ouvre bien la discussion sur l’expérience de l’hypnose et le processus pour induire cet état modifié de conscience.


J’utilise personnellement des inductions hypnotiques et je n’adhère donc pas strictement aux théories socio-cognitives. Même si ces dernières ne sont pas forcément nécessaires, elles sont souvent facilitantes, surtout lors des premières séances. Au final, je penche davantage vers les théories et définitions plus intégratives. L’hypnose est un phénomène complexe et son expérience peut être influencée par des facteurs internes et externes.


Sources :

Elkins, G. R., Barabasz, A. F., Council, J. R., & Spiegel, D. (2015). Advancing research and practice: The revised APA Division 30 definition of hypnosis. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 63(1), 1-9. https://doi.org/10.1080/00207144.2014.961870

Lynn, S. J., Kirsch, I., & Hallquist, M. N. (2008). Social cognitive theories of hypnosis. In M. R. Nash & A. J. Barnier (Eds.), The Oxford handbook of hypnosis: Theory, research, and practice (pp. 111–139). Oxford University Press.

Rainville, P., & Price, D. D. (2003). Hypnosis phenomenology and the neurobiology of consciousness. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 51(2), 105-129. https://doi.org/10.1076/iceh.51.2.105.14613

Robin, F. (2013). Chapitre 2. Théories de l’hypnose. Dans : F. Robin, Hypnose: Processus, suggestibilité et faux souvenirs (pp. 35-62). Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur.

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