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  • Photo du rédacteurJoanie Thibault

L'hypnose et l'anxiété

Vulgarisation scientifique


Une méta-analyse de Valentine, Milling, Clark et Moriarty en 2019 s’est penchée sur les bénéfices de l’hypnose chez des personnes anxieuses (anxiété chez le dentiste, anxiété par rapport à une intervention médicale, anxiété générale et anxiété de performance).


L’étude reprenait donc les données de 15 études indépendantes. Ces dernières comprenaient 17 essais contrôlés randomisés : 17 comparaisons entre un groupe utilisant l’hypnose et un groupe contrôle (groupe sans traitement, sur une liste d’attente, contrôle de l’attention ou soins standards).

Les chiffres :

  • L’effet était plus important lorsque l’hypnose était comparée aux groupes sans-contact (ex. sans intervention) qu’aux groupes avec contact (ex. soin standard) : la taille d’effet était de 1,12, contre 0,60. Dans les deux cas, la taille d’effet est significative.

  • En moyenne, le participant qui recevait de l’hypnose avait une meilleure réduction de l’anxiété que 79% des participants du groupe contrôle. Cette taille d’effet est considérée comme modérée.

  • En moyenne, post-intervention (après la fin des rencontres), le participant dans la condition d’hypnose avait une meilleure amélioration de son anxiété que 84% des participants du groupe contrôle.

  • La combinaison de l’hypnose à d’autres thérapies (ex. thérapie cognitivo-comportementale, relaxation musculaire progressive, thérapie psychodynamique) offrait des résultats significativement supérieurs (taille d’effet significative de 1,25 contre 0,70).

Les auteurs ont également regardés si les données appuyaient la pratique de l’autohypnose, mais sans voir d’effet significatif, ce qui contraste avec les autres études. En effet, la pratique de l’autohypnose permet généralement d’avoir un effet supérieur au-delà des séances. De plus, dans cette revue, seulement une étude adressait une anxiété plus chronique et utilisait l’autohypnose. Les données sont donc restreintes.


Finalement, cette étude soulève aussi des enjeux méthodologiques : la façon de procéder d’une étude à l’autre n’est pas toujours bien détaillée. Le nombre de participants est aussi souvent limité, ce qui rend plus difficile la généralisation des résultats à l’ensemble de la population. La méta-analyse n’aborde pas non plus la suggestibilité, qui peut varier entre les participants et expliquer certaines nuances dans les résultats. Plus d’études de qualité sont nécessaires pour mieux comprendre le phénomène.


Néanmoins, on peut en conclure que l'hypnose est une approche intéressante dans la gestion de l'anxiété et qu'elle mérite d'être explorée. C'est un outil complémentaire à d'autres interventions qui permet d'augmenter les effets bénéfiques de la prise en charge.

 

Pour lire l’étude complète : Valentine, K. E., Milling, L. S., Clark, L. J., & Moriarty, C. L. (2019). The efficacy of hypnosis as a treatment for anxiety: a meta-analysis. International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 67(3), 336-363. https://doi.org/10.1080/00207144.2019.1613863

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